Le Ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, ensemble avec le Ministère de l’Energie et de l’Aménagement du territoire veulent promouvoir des isolations épaisses et effectives des bâtiments, ceci à l’aide de primes, de conseils de la Klimaagence et autres.
[Le seul petit défaut du système de primes : Dans le cas d’une isolation de murs massifs du côté intérieur, une méthode approuvée est d’utiliser des matériaux d’isolation capillaires. Ces matériaux peuvent répandre et rétrocéder vers l’intérieur l’humidité avant que des gouttelettes d’eau ne se forment. Mais ceci ne fonctionne que jusqu’à une certaine épaisseur, généralement de 6cm, parfois de 8cm avec des précautions particulières. De par leur application, le pouvoir isolant de ces matériaux est plus faible que celui des matériaux courants (conductivité typique : lambda de 0,045 à 0,055 W/mK), donc ces 6cm correspondent à 4-5cm de matériel isolant classique. Or pour bénéficier d’une prime il faudrait 8cm de matériel à valeur lambda de 0,035 W/mK, soit 10 à 13cm de ces matériaux. Donc en pratique, une isolation du côté intérieur de murs massifs sera toujours une isolation très fable (correction thermique), et qui ne bénéficiera d’aucune prime.
Dans le cas d’une isolation du côté extérieur (façade isolante ou isolation sous bardage), la problématique de la condensation ne se pose guère (mur existant retient l’humidité). D’un point de vue technique on pourrait appliquer de très fortes épaisseurs. Il y a des primes à partir de 12 m de matériel à valeur lambda de 0,035 W/mK, soit à partir de 14 à 16cm en pratique si on choisit des matériaux comme p.ex. les plaques en fibres de bois.]
Il y a des maisons qui sont protégés au niveau communal. Les critères communaux contiennent souvent des passages que le style doit être préservé, qu’aucune annexe ni démolition n’est permise, etc. Des petites modifications, dont pour l’isolation, sont souvent permises.
Selon la loi du 25 février 2022 relative au patrimoine culturel, article 129, toute personne qui veut transformer un bâtiment classé comme « construction à conserver » au niveau communal doit informer le ministre compétent, en pratique via l’Institut national pour le patrimoine architectural (INPA). Et le ministre décidera au cours de 3 mois si le bâtiment sera aussi classé au niveau national ou pas.
Et hélas, après information, l’INPA dit qu’une isolation extérieure des murs n’est pas possible. Dans mon cas c’était d’abord avec l’argument que les dimensions du bâtiment (libre de tous les côtés et pas directement sur un trottoir) doivent être conservées. Puis venait l’argument qu’une isolation extérieure avec des matériaux courants était très nocive pour des murs anciens (champignons, moisissures,...), donc juste une isolation intérieure (en réalité plus critique) serait tolérée. Donc l'INPA interdit l'isolation extérieure de ma maison non classée au niveau national, et pour des raisons autres que liées à leur resort (de type: façade à ornements remarquables doit rester visible).
Trouvant cette argumentation étrange, je me suis adressé au médiateur, qui m’a conseillé d’écrire une lettre à la Ministre compétente. Et la Ministre de la Culture m’a répondu qu’une isolation des murs extérieurs n’était pas possible, et si je persisterais dans la volonté de faire réaliser des mesures nuisibles à la substance historique de mon immeuble, elle aura 3 mois pour initier une procédure de classement [national].
Drôle de méthode pour infliger des obligations à un bâtiment non classé au niveau national.
Je souhaite qu’il y ait une vérité, une physique du bâtiment universelle et une approche unique du gouvernement.
Je trouve impossible que certains Ministères et administrations incitent les propriétaires à isoler leurs bâtiments (murs inclus), et d’autres qui sont catégoriquement contre.
En annexe: Lettre de Madame la Ministre de la culture: Lettre-Min-Culture.pdf (0,1 MB)
Mon explication communiquée au médiateur: Prise de position a la lettre de la Ministre de la Culture 3 03 2023.docx (23 kb)